Comment choisir des arbres qui se pollinisent ?

Plusieurs choses sont à prendre en compte pour la pollinisation des arbres fruitiers, qui sont en majorité autostérile, nécessitant donc deux variétés différentes d’une même espèce pour obtenir une pollinisation croisée !

La Période

Chaque espèce a une date de floraison moyenne. Les pommiers fleurissent en avril alors que les abricotiers sont plutôt en mars.

Au sein de chaque espèce il y a diverses variétés qui fleurissent plus ou moins tard. Selon leur écart par rapport à la date de floraison moyenne de l’espèce on dit qu’elles peuvent être très précoce, précoce, précoce à moyenne, tardive, très tardive…

Il va donc être important de choisir des variétés différentes dont les dates de floraison concordent ou se chevauchent au moins sur une partie, car la floraison est toujours étalée de quelques jours à plusieurs semaines selon les espèces, variétés et années !

Mais ce n’est pas le seul critère à prendre en compte, il en existe un autre assez important et un dernier assez mineur quant à son importance mais qu’il est bon de connaitre.

La ploïdie

Les arbres fruitiers sont généralement diploïdes, c’est à dire que les cellules ont toujours des chromosomes par paire. Mais il arrive que certaines variétés naissent triploïdes (chromosomes par 3), et elles sont souvent retenues car la triploïdie a certains impacts sur la plante, dont entre autre une meilleure végétation, une fructification plus régulière et souvent de meilleur calibre.

L’Homme a donc intuitivement sélectionné les fruitiers triploïdes avant même d’en connaitre l’existence.

En bref les triploïdes ont généralement de meilleures qualités culturales, mais, elles ont un pollen qui germe très mal sur le pistil des fleurs, et sont donc de très mauvaises pollinisatrices !

Vous devez donc prendre en compte ce critère pour la pollinisation.

Si vous prenez deux pommiers qui fleurissent en même temps mais que l’un d’eux est triploïde, alors le diploïde pollinisera le triploïde qui pourra fructifier mais le diploïde lui ne sera pas pollinisé ! Il faudra alors avoir deux diploïdes par période de floraison, et ensuite vous pouvez ajouter des triploïdes.

Le génotype

Les arbres fruitiers sont autostériles car leur pollen est plus ou moins incapable de germer sur son propre pistil, de génotype identique, il n’y a donc pas pollinisation.

Et au plus un pollen d’une variété A est proche génétiquement d’un pistil d’une variété B au moins le pollen germera bien. Et au moins la pollinisation sera bonne ! (Par exemple deux variétés de pommes ayant les mêmes parents ne seront en théories pas terribles pour se polliniser entre elles)

L’impact d’une pollinisation, donc de mauvaise qualité, est que l’arbre risque de moins produire et d’avoir moins de pépins par fruits. Les pépins synthétisent de la gibbérelline, une hormone indiquant à l’arbre de faire grossir ses fruits… Cela se traduit donc par moins de fruits et des fruits moins beaux.

C’est pourquoi dans les vergers de production on utilise de plus en plus des pommiers pollinisateurs étant hybridés avec d’autres espèces du genre Malus. Ainsi leur génétique est très éloignée des variétés fruitières et la pollinisation est excellente. Mais les fruits de la variété pollinisatrices sont sans intérêts, petits, secs…

Ce critère est mineur et il ne faut pas trop s’en préoccuper. Je trouvais intéressant de l’exposer pour vous apprendre. Dans le cas d’un verger amateur il n’est pas très important et on peut également avoir de très bonnes pollinisations avec des variétés fruitières. Transparente Blanche, Gueule De Mouton, Discovery, Reinette Etoilée sont de très bonnes pollinisatrices ! (Eloignées en règle générale de la plupart des variétés)